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Tendances des marchés - janvier 2018 - PAPIERS-CARTONS RECUPERES

16/02/2018

Sortes carton encore moins chères

La demande est bonne, mais l'offre toujours abondante de PCR, compte-tenu du contexte avec la Chine, complique la situation des récupérateurs. Les prix des sortes ordinaires continuent donc de dégringoler. Le 1.02, le plus affecté, a été proposé de 10 à 15 euros/t moins cher qu'en décembre et même parfois jusqu'à 20 euros/t en moins ! Sur un an en janvier, il est passé d'un prix moyen de 93 euros/t à 26 euros/t, ce qui représente une chute de 72% ! Et ce, après avoir augmenté jusqu'à 120 euros/t en mars 2017.
Les autres sortes carton subissant moins l'impact de la restriction des importations de la Chine, leurs prix continuent néanmoins à diminuer, de l'ordre de 10 à 12 euros/t encore. Le prix moyen du 1.05 a reculé de 116 euros/t en janvier 2016 à 91 euros/t un an après, soit -21,55%. Il avait atteint un pic de 144 euros/t en juillet 2017.
Quant aux sortes à désencrer, elles ont perdu de l'ordre de 5 euros/t. Le prix moyen du 1.11, est passé de 101 euros/t en janvier 2017 à 43 euros/t en janvier 2016, soit une chute de 57,43%. Il était ressorti en juillet, à 111 euros/t.
Dans les qualités moyennes, le 2.03 a enregistré entre zéro et -10 euros/t de variation.
En Espagne, le prix des sortes carton ayant été reconduit en décembre, il a chuté de 20 euros/t en janvier. Les brochures et le désencrage ont diminué de 5 euros/t. Avec une collecte très forte depuis décembre en raison du Black Friday, des fêtes et des soldes, les usines possèdent des stocks importants.
Les prix en Allemagne ont quant à eux, subi moins de pression grâce à l'Europe de l'Est.
A noter aussi l'accord de JV « United Recycling », passé par le groupe Pro-Gest Group avec Lamacart, un leader de la récupération en Italie afin de sécuriser ses approvisionnements en papiers-cartons récupérés. Le Nouvel An Chinois à partir du 16 février marque le début de l'année du « chien de terre ».

Une situation de marché, particulière
La Chine reste « frileuse » avec un taux de contaminants dans les papiers-cartons, annoncé de 0,5% pour les livraisons arrivant à partir du 1er mars. Et ce, malgré la tentative du BIR pour notamment clarifier le vocabulaire (un communiqué de Federec précise qu'il ne s'agit pas d'envois de « déchets » à destination de la Chine, mais de Matières Premières issues du Recyclage) et suggérer des modifications aux GB Standards. Toutefois, le ministre de la protection de l'environnement de la République de Chine, a changé les règles sur la taille minimum des papeteries chinoises, portant le seuil de capacité de production de 300 000 tonnes par an à 50 000 tonnes par an. Selon le communiqué du BIR, il est estimé que 80 usines en bénéficieront. La Chine pourrait ainsi importer en 2018 de l'ordre de 22 millions de tonnes au lieu de 18 millions de tonnes. Mais en 2017, ce sont 28 millions de tonnes qui avaient été importées par la Chine. « Les Chinois donnent l'impression d'adoucir leur politique, mais en fait, ils donnent la priorité aux grandes unités comme Nine Dragons, pour importer, » nuancent des interlocuteurs. La Chine a recommencé à importer, sans être vraiment « ouverte » car « Les licences sont maintenant renouvelées tous les trois mois au lieu d'une fois par an, auparavant », souligne un autre contact. Déjà selon les statistiques du commerce extérieur français compilées et publiées par Pap'Argus, le volume d'exportations vers la Chine a recommencé à augmenter en novembre, avec 14 257 tonnes contre 7 600 tonnes le mois précédent.
En France, alors que les récupérateurs travaillent habituellement avec des flux tendus, des stocks de la dernière semaine de décembre sont encore restés. Ce qui provoque un engorgement, malgré la baisse d'activité dans l'imprimerie (dans certains secteurs) qui devait faire diminuer la collecte. Autre problème évoqué par les acteurs, les transports avec le manque de chauffeurs, ce qui fait augmenter le coût.