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Tendances des marchés - avril 2018 - PPO / PACKAGING

14/06/2018

Reconduction des prix des PPO, très fortes augmentations du kraft à sacs.
Dans un marché global européen porté par l'e-commerce qui absorbe les nouvelles capacités et la révolution de la grande distribution (Amazon-Carrefour) qui est favorable au suremballage, le secteur des PPO reste tendu. Les usines sont chargées et certains producteurs se voient obligés de refuser des commandes en mai. Au regard de l'activité, beaucoup d'onduleurs d'ailleurs ne feront pas les ponts ce mois-là. Dans un contexte où le prix des PCR tend à se stabiliser, un contact nous confirme pour la majorité des sortes de papiers pour ondulé une « tendance calme est bien inscrite, notamment par rapport aux matières premières ».
Ainsi, côté kraftliner, après les hausses de début d'année, les prix ont retrouvé une certaine stabilité. Si une hausse des papiers à base de fibres vierges semble se profiler pour la fin du 2e trimestre selon un de nos contacts, l'incertitude est encore de mise concernant ceux à base de fibres recyclées.
Dans le white top kraft, les hausses étant également passées, c'est le retour au calme, hormis pour le kraft blanc couché qui a subi une augmentation de 20 euros/t.
Dans un marché en ralentissement mais toujours tendu, les prix du testliner affichent une stabilité en avril, malgré la demande soutenue. Un contact précise qu' « il ne faut pas relâcher sur les prix car même si les matières premières du papier baissaient, d'autres constituants comme l'encre sont en tendances haussières. » Même stabilité en Allemagne où les carnets de commande sont bien remplis, la demande forte et le marché moins en panique que l'année dernière.
Les prix de l'emballage, quant à eux, bougent encore insuffisamment (entre 4 et 8% de hausse), au vu du rattrapage à faire de 10-12 %, selon un acteur.

 

POINT MARCHE PPO

Pour répondre à la demande croissante de papier kraft en Europe, le groupe Smurfit Kappa continue d'investir dans son usine de Biganos. Après un redémarrage progressif d'une semaine, cette usine, qui a connu l'un des plus longs arrêts techniques de son histoire, s'avère de nouveau pleinement opérationnelle depuis début avril. Cet arrêt programmé a permis la réalisation de travaux et d'investissements d'envergure destinés à améliorer la qualité de la pâte à papier produite par l'usine tout en consommant moins d'énergie et de produits chimiques. 36,5 millions d'investissements, dont 27 millions pour les nouvelles installations du lavage pâte et 5 millions d'euros sur la chaudière de régénération ont été nécessaires.
Cette première étape du plan d'investissement achevée, le groupe annonce, pour 2019, une série d'améliorations de sa machine à papier n°5 qui augmenteront la capacité de production de White Top Kraftliner de 174 000 tonnes à 220 000 tonnes par an. Des dépenses qui saluent les 90 ans de l'usine, devenue, au fil des ans, l'une de plus importantes unités papetières européennes avec une production de 520 000 tonnes de papiers Kraft destinés à la fabrication d'emballages en cartons ondulés.
De son côté, Leipa achève la période de démarrage de sa MAP 5 et commence à fournir des White Top Testliner non couchés à ses clients depuis avril. Avec une demande de White Top Liner élevée et des prix à la hausse, les conditions de démarrage sont bonnes pour ce groupe qui se positionne comme leader sur le marché international, en proposant un testliner à la pointe de la technologie, mais aussi de nouveaux services.
Les fusions-acquisitions restent dans l'air du temps et la concentration Emin-Leydier-Saica offre, selon certains, de la stabilité mais aussi de nouveaux débouchés.
Aux Etats-Unis, WestRock a commandé à Valmet une ligne de production de kraftliner pour son usine de Florence en Caroline du Sud. D'une capacité de production annuelle de 644 000 tonnes, la nouvelle installation ultramoderne remplacera les trois anciennes machines à laizes étroites. Le démarrage est prévu pour le premier semestre 2020.
Kraft à sacs - Après l'augmentation de février, la situation se révèle de nouveau très tendue pour le kraft à sacs écru et blanc, avec des prix en hausse sur avril et mai de l'ordre de 40 à 60 euros/t, atteignant même des niveaux record de l'ordre de 75 euros /t. Face à ces augmentations, un acteur fait le compte : « Entre fin 2016 et aujourd'hui, le kraft à sacs écru a augmenté de 170 à 200 euros la tonne ! »
C'est le grand export (Asie et Afrique) qui tire ce marché, l'Asie en tête où les prix sont très hauts et où les producteurs trouvent davantage leur intérêt qu'au niveau local, où les tensions se font sentir ipso facto. Avec une demande beaucoup plus élevée que la capacité disponible, le secteur se retrouve dans une situation de pénurie et voit ses prix progresser fortement. Cette importante demande provient des marchés des pays du Moyen et Extrême-Orient et de l'Afrique, mais aussi des secteurs où le plastique a été interdit, ainsi que du marché e-commerce. En outre, elle fait face à des producteurs de papier kraft blanc et écru qui sont très peu nombreux.
A noter malgré tout le groupe Mondi qui étudie une éventuelle expansion de son usine de Stambolijski en Bulgarie, productrice de kraft à sacs, mais qui précise qu'aucune décision n'a été prise.

 

POINT ROYAUME-UNI

Relative stabilité au 1er trimestre. Le Royaume-Uni compte peu de papetiers, la concentration y est forte et les indépendants de moins en moins nombreux. Les gros leaders DS Smith mais aussi Saica tiennent un marché porté lui aussi par l'e-commerce, un atout de poids qui a permis d'absorber les nouvelles capacités. La livre apparaît moins attrayante et les coûts logistiques sont moins absorbés qu'avant le Brexit, mais l'activité papetière au Royaume-Uni reste correcte, dans un marché tendu au niveau des approvisionnements. Le testliner, quant à lui, a subi une augmentation de 50 livres, soit 57 euros*, sur le marché anglais en janvier.
Côté white top test, une hausse de 45 livres est passée en février, le prix de la tonne atteignant les 525 à 535 livres, soit 600 à 610 euros*. Le marché a connu son habituel ralentissement du 1er trimestre, avec une stabilité des prix sur la plupart des sortes. Son redémarrage est en cours.
* Taux de change de 1.1412 au 23 avril 2018.