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Tendances des marchés - Janvier 2019

11/04/2019

PÂTES : -30 $ sur la NBSK et -20 $ sur l'eucalyptus

 La baisse du prix des pâtes amorcée en fin d'année se poursuit.
Les pâtes en fibres longues ont de nouveau baissé de 30 $/t. La NBSK s'établit donc à 1170 $/t tandis que la pâte d'Eucalyptus a diminué de 20 $/t, pour se fixer à 1000 $/t. Les pâtes Mixed Hardwood ont subi des baisses de 20 $/t également. La pâte CTMP demeure stable en Europe en ce début d'année. La disponibilité au niveau des volumes reste bonne. Cette tendance baissière devrait perdurer en février pour les fibres longues, certains acteurs évoquant 30 à 40 $ de baisse supplémentaire à venir. La demande en Chine qui s'était contractée, reste toujours assez faible, freinée par la baisse d'activité économique qui entoure le Nouvel An chinois. Côté pâte d'eucalyptus, le scenario pourrait ne pas être le même en février que pour la NBSK. En effet, de nombreux producteurs, comme ARAUCO, suivent Suzano qui coterait le prix de la pâte d'eucalyptus à 1010 $/t en février, malgré des stocks pléthoriques et une demande pourtant hésitante. Face aux déboires d'Arjowiggins notamment, de nombreux acteurs - et parmi eux des producteurs - dénoncent la déraison des producteurs de pâtes quant aux multiples hausses passées qui ont contribuer à fragiliser tout un secteur qui a bien du mal à se relever.

 

PAPIERS-CARTONS RECUPERES : -10 euros/t sur le désencrage,

-10 à -20 euros/t sur les qualités supérieures

En ce début d'année, les baisses ont été généralisées sur quasiment toutes les qualités.
Le marché qui semblait stable a finalement été plutôt baissier, suivant la tendance amorcée par l'Allemagne. Les négociants ont essayé de repositionner quelques tonnes vers d'autres marchés, dont la France. La France aurait pu faire de même, mais les prix ayant été pratiquement reconduits chez une grande majorité de consommateurs, les papeteries hexagonales se sont vu proposer beaucoup de matière, avec parfois des niveaux de stocks hauts, ce qui pourrait ne pas être sans conséquence sur février. Certains acteurs du secteur anticipent d'ailleurs de nouveaux mouvements de prix en février, selon l'évolution de la situation des usines d'Arjowiggins, et des volumes de marchandises qu'il y aura ou non sur le marché. En effet, l'année a démarré sous de sombres auspices dans le secteur papetier français avec l'ouverture d'une procédure de sauvegarde au bénéfice d'Arjowiggins, filiale de Sequana, et des sociétés françaises Arjowiggins Papers et Arjowiggins Creative Papers, prononcée par le tribunal de commerce de Nanterre, le 8 janvier dernier. Arjowiggins Papiers Couchés (qui comprend deux usines dans la Sarthe, Bessé-sur-Braye (570 salariés), Arjowiggins Le Bourray (260 salariés) et l'usine de Greenfield dans l'Aisne (75 salariés), mais aussi Arjowiggins Rives (Arjowiggins Creative Papers), site isérois de supports technique (40 personnes) ont également été placées en redressement judiciaire. Dès la mi-janvier, ces sites de production ont suscité des « manifestations d'intérêt » de repreneurs potentiels, et des offres de reprise sont attendues pour début février. L'arrêt de ces usines a généré beaucoup de mouvements sur le marché, avec des baisses de prix liées aux volumes non consommés. En parallèle, la fermeture d'Arjowiggins Security (AWS), fabricant de papier pour billets de banque et documents officiels, a été annoncée pour la fin du mois de janvier.
Les sortes carton, en grande disponibilité sur le marché, ont démarré à la reconduction mais ont finalement subi des baisses en cours de mois se situant entre 0 et -5 euros/t. Sur le désencrage, les baisses ont atteint les 10 euros/t. Le 1.11 notamment, un producteur ayant donné le la en baissant ses prix pour réduire ses stocks. Le prix des qualités moyennes a connu une érosion un peu moins forte, de l'ordre de 5 euros/t. Les belles sortes s'affichent de nouveau à la baisse en ce début d'année en raison de la baisse de la pâte vierge notamment. L'arrêt de l'usine d'Arjowiggins le Bourray a généré une forte disponibilité du 3.10 sur le marché. En raison d'une demande moins vive, le 3.18 a été particulièrement touché avec des baisses qui ont pu atteindre les 30 euros/t. Seules les sortes kraft ont été à la stabilité. A noter que le 4.01, partant moins à l'export, est particulièrement disponible.
Côté collecte, le redémarrage s'avère plutôt poussif, les mouvements sociaux ayant généré des difficultés dans les transports. Les collectes se sont révélées plutôt faibles en raison de l'activité économique moyenne.
Côté commerce extérieur, les prix à l'export sont à la baisse en Chine, de l'ordre de -35 euros/t, avec les mêmes exigences de qualité. Les volumes exportés sont drastiquement en baisse, avec 2018 tonnes exportées en novembre dernier (voir tableau des Exportations de PCR vers la Chine - données Douanes - Pap'Argus). Il est probable que la Chine soit ainsi absente du marché jusqu'au Nouvel an chinois qui crée moins de demande, mais l'activité devrait repartir dès mi-février. Très attendus, les quotas d'importations de la Chine (5,5 millions de tonnes) ont été publiés vers le 20 décembre. L'Asie du Sud-Est reste quant à elle présente aux prix du marché et l'Europe continue malgré tout à consommer.
En Allemagne, où les tendances de prix sont souvent disparates selon les régions, les baisses ont également été nombreuses : le 1.04 e 1.05 ont souvent diminué de 5 euros/t, le désencrage de 5 à 10 et les belles sortes de 10 euros/t également.
En Espagne, c'est la stabilité qui a dominé, à l'exception des belles sortes qui ont baissé de 10 à 20 euros/t, suivant la tendance baissière des pâtes. Les prix de celles-ci plongent depuis un mois, semaine après semaine, et le cumul de la baisse est déjà de l'ordre de 50 euros/t. Selon un de nos contacts : « Il est prévisible que les prix du carton soient à la baisse sur février en Espagne, le niveau de stocks dans les usines étant important, les prix asiatiques étant à la baisse et Saica ayant récemment annoncé une baisse de prix de la bobine. »
A noter que PAPREC poursuit sa croissance externe avec l'acquisition de la société TER (Tri Environnement Recyclage) de Marcel Solarz.