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Tendances des marchés - Juin 2019

09/07/2019

PÂTES :

- 40 dollars/t sur les fibres longues

- 30 dollars/t sur les fibres courtes

 

La tendance baissière est toujours de mise en juin, et devrait se poursuivre en juillet, dans un marché où la demande reste très hésitante en Europe comme en Chine.
« Des offres spots en nombre inondent le marché, nous indique un contact, des offres qui concernent aussi bien la NBSK que l'Eucalyptus et qui peuvent approcher les 550 $/tonne. » Dans ce contexte, les fibres longues ont chuté de -40 $/tonne, faisant s'établir la NBSK à 1000 $/tonne. Les fibres courtes ont poursuivi leur baisse également, à hauteur de -30 $/tonne, la pâte d'Eucalyptus s'établissant à 900 $/tonne. Afin de réguler le marché, Canfor Pulp a annoncé réduire sa production de pâte NBSK d'environ 75 000 tonnes sur juillet-août dans ses usines Intercontinental et Northwood.
Côté CTMP, la demande reste correcte en Chine, de même que les stocks, ce qui permet à ce marché de rester stable. En ce qui concerne les stocks, les statistiques du PPPC de mai indiquent des niveaux toujours importants pour les feuillus qui ont atteint les 64 jours en mai dernier, contre 38 en mai 2018. Dans les résineux, ils se sont établis à 42 jours, contre 38 le mois dernier et 29 en mai 2018. Une augmentation qui s'explique par une bonne production (notamment de SCA). Avec 4,04 millions de tonnes, les livraisons de pâtes de mai 2019 ont été légèrement inférieures à celles de mai 2018 (4,24 millions de tonnes), tout comme le taux d'activité, de 82 % (contre 87 % l'an passé).

 

 

PAPIERS-CARTONS RECUPERES:

- 5 euros/t dans le désencrage

Jusqu'à - 20 euros/t dans les qualités supérieures

 

Le retour à la stabilité n'aura pas été au rendez-vous en juin, et le marché des PCR a connu de nouvelles baisses.
Un contact nous précise « qu'il y a beaucoup de volumes sur le marché français car moins de demande sur le grand export et des prix en baisse, l'Amérique du Nord inondant l'Asie de volumes conséquents. La vision à court et moyen terme du marché n'est donc pas très florissante ». Si les prix des sortes carton ont été reconduits en France, des baisses de -10 à -20 euros/t ont été enregistrées sur le grand export. Le 1.05 premium dédié à l'export, habituellement 20 euros /t plus élevé que le standard a notablement baissé, l'écart de prix étant de 5 euros/t depuis fin mai. Côté désencrage, les baisses ont été de -5 euros/t en moyenne, dans un contexte où « la disponibilité de matière est plus que bonne, certaines usines ayant diminué leurs approvisionnements du fait d'arrêts techniques. Les fournisseurs ont du mal à placer leurs tonnes et cela gonfle les stocks des papeteries. L'été devrait donc être tranquille pour ces dernières. » Les prix des qualités moyennes ont majoritairement été reconduits, hormis pour le 2.03 qui s'est érodé de -5 euros/t. Dans les qualités supérieures, une stabilité des prix a été enregistrée pour les sortes 3.01 à 3.12. Seul l'AFNOR VII/3.10 a baissé de -5 euros/t. Du 3.14 au 3.18.01, le mouvement baissier a été plus important, puisqu'en moyenne les prix se sont érodés de -10 à -25 euros/t. Les prix des sortes krafts ont été une nouvelle fois reconduits.
En Allemagne, une baisse de -5 euros/t a été enregistrée sur le carton tandis que le gros de magasin et les écrits couleurs sont restés stables. Les baisses ont été les mêmes qu'en France dans les qualités supérieures, tout comme pour l'Espagne où une baisse du carton est attendue pour juillet. Un contact espagnol nous indique que « le stock de bobines chez les papetiers est important et que les prix à l'export continuent leur course baissière ».
La collecte, plutôt conforme à un mois de juin, aura été assez correcte en France, mais pas excessive, traduisant une consommation peu vive. Le secteur note des volumes en régression depuis le début d'année. Un de nos contacts fait le constat «d'une situation atypique où l'on ne voit aucune amélioration sur le marché et de nombreuses tensions sur l'Europe, face à des collectes sélective et industrielle qui restent malgré tout bonnes et provoquent un grand écart. »
Un autre de conclure que « le marché des PCR en France reste assez équilibré, même s'il doit composer avec les pays très exportateurs que sont la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ».
Côté commerce extérieur, le grand export reste compliqué. En Malaisie, un durcissement est constaté tandis que certains acteurs font état « d'un blocage sur l'Indonésie, avec d'importantes contraintes d'inspection qui empêchent d'exporter, 100 % des volumes devant être inspectés au départ par la CWM (société indépendante d'inspection de cargaison en Europe) avec 0 % de déchets, casses de balles, ce qui est techniquement très compliqué ». Au Vietnam, la situation est difficile côté commandes.
Les données douanières d'avril 2019 indiquent qu'en termes de volumes, les exportations françaises de papiers récupérés vers la Chine ont baissé de 16 % à avril 2019 avec 29 476 tonnes exportées en cumul contre 35 081 tonnes à avril 2018. L'Inde est en perte de vitesse beaucoup plus notable avec 50,8 % d'exportations en moins. En cause, des hausses de fret par les compagnies maritimes qui commencent à impacter considérablement les échanges. En dépit des taux d'exportation toujours croissants de la Malaisie, de la Thaïlande, du Vietnam et de l'Indonésie, les exportations françaises vers l'Asie auront continué à baisser en avril, à hauteur de 3,2 % par rapport à avril 2018. A noter également que l'intensification des exportations de PCR de la France vers le Royaume-Uni se poursuit, avec 21 379 tonnes importées à avril 2019 contre 7 675 tonnes à avril 2018 (données Douanes - Pap'Argus).

 

SORTES GRAPHIQUES

 

En cette fin de semestre, les prix de l'ensemble des sortes graphiques ont été reconduits.
« La demande reste fragile sur ce marché qui fonctionne par à-coups et où il y a peu de visibilité », nous confirme un fabricant. Ainsi le non-couché sans bois et le couché sans bois devraient subir des baisses au 1er juillet de l'ordre de -15 à -20 euros/t, baisses amorcées pour certains courant juin. Le couché recyclé baisserait légèrement moins, à hauteur de -10 euros/t. Côté journal et magazine, des ajustements à la baisse sont en cours de négociations également. Cependant, tout le secteur ne sera pas touché par cette tendance baissière, puisque des hausses de l'ordre de 3 % sont annoncées dans la ramette, toujours au 1er juillet, même si ce mouvement n'est pas encore généralisé. Les papiers 100 % recyclés poursuivent leur cycle haussier débuté au printemps et qui pourrait se prolonger jusqu'à l'automne selon certains producteurs. Un mouvement qui sera appliqué au 1er juillet dans notre mercuriale. En moyenne, 30 euros/t de hausse ont été enregistrés sur les recyclés de basse blancheur, et 50 euros/t minimum sur les plus blancs, et jusqu'à 7 %. Ainsi que nous le précise un agent, « face à la pénurie, de nombreux acheteurs ont dû se détourner de ces qualités et s'orienter vers des produits de remplacement disponibles et moins coûteux. »
Les délais de livraison - entre 8 et 16 semaines - restent en effet encore importants. Un contact précise que « l'emballement semble être passé, et que le secteur des recyclés tend à se stabiliser. » Côté papiers pour enveloppes, la stabilité est toujours de mise en juin, et les tentatives de hausses du premier semestre n'auront finalement pas abouti. Un statu quo qui devrait durer tout l'été.
En Belgique, dans l'usine de Lanaken, le groupe papetier Sappi a annoncé avoir redémarré, le 12 juin, l'une de ses machines, après plus de deux mois de travaux. Désormais, cette ligne a la capacité de produire du couché sans bois ainsi que du LWC. En Allemagne, le processus de consultation des employés d'UPM Plattling étant maintenant finalisé, le groupe vient de confirmer sa décision de fermer définitivement d'ici la mi-juillet 2019, la MAP 10, « dans le but d'accroître encore la compétitivité-coûts de l'industrie du papier et de réduire la capacité de papier couché en Europe d'environ 155 000 tonnes. »

 

ETIQUETTES

 

Le marché des papiers pour étiquettes n'a pas beaucoup évolué en juin où les prix ont été reconduits.
Quelques ajustements ont commencé à être négociés courant du mois, en lien avec la baisse des prix de la pâte, mais aussi fruits de démarches de fournisseurs souhaitant récupérer des parts de marchés. Le marché reste trop faible côté demande selon certains acteurs du secteur et le mouvement baissier semble se confirmer en juillet. Acheteurs comme agents évoquent déjà -20 euros/t sur le couché 1 face standard au 1er juillet. Côté encres, les difficultés de livraison persistent dans le contexte de pénurie de photoinitiateurs, et les fabricants d'encres restent tributaires de la Chine. « Une situation qui occulte totalement l'aspect tarifaire », nous indique un contact. Le sujet des prix sera malgré tout à l'ordre du jour lors de la prochaine édition de Label Expo qui se déroulera du 24 au 27 septembre à Bruxelles.

 

PPO/PACKAGING

 

C'est le retour à la stabilité dans les PPO en juin.
Les annonces de hausses (de Burgo, Hamburger containerboard ou encore Mondi) ont contribué à endiguer les baisses qui se sont enchaînées depuis fin 2018. Les prix de toutes les sortes ont donc été reconduits, dans un contexte où les stocks sont en baisse. Un producteur précise « qu'en termes d'activité, le marché s'améliore, avec des volumes supplémentaires qui sont demandés. » Cette stabilité des prix se retrouve également en Italie, en Allemagne, en Espagne, mais aussi au Royaume-Uni, où malgré tout quelques baisses marginales de l'ordre de 10 £/t ont pu être observées. Quelques leaders du marché ont informé leurs clients de leur intention d'échanger sur d'éventuelles hausses en juillet, qui seront négociées ou non en fonction de l'activité du marché et des stocks.
Côté kraft à sac, la stabilité a globalement perduré en juin malgré de très légères amorces de baisses, introduction à la phase de baisses - de l'ordre de -25 à -40 euros/ t - qui se confirme au troisième trimestre. A noter que les qualités HP (haute porosité) devraient moins baisser que les qualités SE (semi-extensible) ou standard. En France, si la demande reste correcte, elle s'est ralentie hors Europe, provoquant ce mouvement baissier. Le marché devrait rester soutenu jusqu'en septembre. A noter que pour la caisse américaine, si la stabilité est toujours de mise en juin une tendance baissière pourrait également s'amorcer sur la fin d'été.
Côté capacités, en Espagne, un important incendie a obligé Saica à arrêter sa MAP 6 et à suspendre sa production de papier pour ondulé recyclé dans son usine en Saragosse. L'activité devrait reprendre courant de l'été.

 

CARTON PLAT

 

Le marché du carton plat est moins tendu, les délais d'approvisionnement plus courts et les producteurs sont restés fermes sur leurs positions en juin où les prix ont été reconduits.
Les producteurs se positionnent pour le troisième trimestre sur une reconduction des prix du deuxième. Si les tarifs officiels ne sont pas en baisse, certains acheteurs nous indiquent réussir à négocier sur juillet quelques prix spot (10 euros/t de baisse sur plus de 10 tonnes) pour certaines qualités de GC, alors que la discussion reste fermée pour les GD. Côté activité, un acteur du secteur nous indique que « le marché reste toujours soutenu et nous ne voyons pas de baisse d'activité à venir, même si le contexte économique mondial reste assez incertain. » Le secteur de l'agro-alimentaire notamment retrouve du dynamisme. Si regain d'activité il y a, « ce n'est pas une reprise franche », ainsi que le précise un de nos contacts, « et le marché reste en-deça de l'année dernière. Cette petite reprise se fonde sur la saisonnalité et un regain de confiance semble-t-il. »
En Espagne, les prix du carton plat ont également été reconduits en juin.

 

SANITAIRE ET DOMESTIQUE

-15 euros/t dans les qualités vierges

 

Le mouvement baissier dans les qualités vierges se poursuit en juin, tandis que les prix des qualités recyclées sont reconduits.
Les baisses ont oscillé entre -15 et -20 euros/t. Si ces baisses passent effectivement, l'absence de visibilité perdure quant à l'évolution du marché.

 

Caroline Cauchois