Les pressions se sont intensifiées sur le marché des PCR, où la demande reste faible et les stocks élevés, selon le BIR (division papier) et ses correspondants.
ASIE
Les craintes d'un ralentissement de l'économie mondiale se sont accrues au deuxième trimestre, alors que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine se poursuit. Elle pèse lourdement sur les exportations chinoises, qui poursuivent leur chute et ont donc un effet direct sur leurs importations. L'affaiblissement des économies locales ne contribue pas à soutenir la demande et les prix de la fibre. La Chine continue de délivrer des licences d'importation de fibres par lots, pour des volumes nettement inférieurs à ceux de l'année dernière.
ALLEMAGNE
En avril, il y a eu quelques arrêts de production assez courts dans les usines à papier. Les prix d'un ou deux types de papier récupérés ont été légèrement réduits, mais ce n'était pas la règle. En mai, la situation était stable, un équilibre ayant été trouvé entre l'afflux de papier récupéré et les volumes expédiés à l'industrie du papier. Pour les qualités ordinaires, les prix sont restés globalement stables mais ont été supérieurs en Allemagne de l'Est et en Europe de l'Est par rapport à l'Ouest, en raison d'une demande accrue. En juin, l'industrie européenne du papier et du carton - y compris l'emballage - s'est plainte de la baisse des commandes. Les entrepôts de papier récupérés des usines étaient bien stockés et, dans le même temps, la disponibilité restait élevée, avec la baisse des exportations.
ESPAGNE
De nombreux fournisseurs ont décidé d'accélérer leurs ventes ayant perdu toute confiance en une amélioration des prix ou de la demande. Les offres locales de PCR ont donc encore augmenté. Parallèlement, les papeteries espagnoles ont augmenté de 10 % leurs importations (surtout de France). La demande est faible et montre un manque de capacité à consommer tous les volumes collectés localement. International Paper a arrêté sa machine en juillet pour des raisons techniques, aggravant ainsi le manque de demande locale. Les prix ont baissé d'environ 30 % en juillet pour atteindre leur plus bas niveau depuis 1992.
FRANCE
La crise s'est accélérée pendant le trimestre. La demande est faible et les stocks augmentent. Sur le marché des qualités ordinaires, les acheteurs chinois sont pour le moment absents.
Après l'euphorie de 2018, la demande d'emballages s'est calmée sur le marché européen. Les prix des bobines sont tendus car les papeteries ont des difficultés à écouler leurs produits finis. Confrontés à des offres abondantes de papier récupéré et à des stocks importants, ils baissent progressivement leurs prix. Le marché est aussi perturbé par la concurrence des États-Unis et du Royaume-Uni. Le problème majeur à gérer cet été est le manque d'espace accordé au tonnage français par les papetiers. Le marché des qualités moyennes est aussi sous pression, car les exportations sont insuffisantes et la demande est faible. En ce qui concerne les qualités supérieures, les prix ont continué à chuter pendant plusieurs mois après avoir atteint des sommets en 2018. Il est cohérent de parler de crise car les prix atteignent des niveaux très bas et il est difficile, voire impossible, de vendre certaines qualités. Alors avons-nous touché le fond ? Difficile de prévoir ce qui se passera au deuxième semestre. Il faut attendre que les nouvelles machines arrivent sur le marché, d'ici un an et plus.
ITALIE
Là aussi, le secteur du papier récupéré en Italie rencontre des problèmes évidents. Les collectes nationales ont nettement dépassé la consommation locale, grâce à une campagne d'intensification des activités de collecte. Les exportations de fibres de qualité se sont poursuivies en volumes modestes mais constants vers des destinations d'Europe et d'Asie. Au cours des prochains mois, les plus petits opérateurs de papier récupéré seront soumis à de fortes pressions, en particulier ceux qui ont peu d'espace disponible et des options limitées pour offrir un matériau propre. Les prix sont tombés à des creux historiques. Les opérateurs ont des inquiétudes pour août : de nombreuses usines sont supposées arrêter leur production, avec leurs entrepôts pleins de matières premières et de produits finis.
ROYAUME-UNI
Le marché indonésien a récemment été au centre des préoccupations, car les autorités y ont imposé de nouvelles restrictions à l'importation de papier recyclé, avec un régime d'inspection similaire à celui de la Chine. Les perturbations provoquées par l'incertitude entourant ces directives ont rendu les producteurs britanniques prudents quant à la vente de leurs produits sur ce marché, ce qui a eu pour effet d'inonder les marchés indiens et européens de matériaux. Les États-Unis ont adopté une approche semblable ce qui a exercé une forte pression sur les prix, qui ont chuté. En Asie, toutes les compagnies maritimes ont engagé des coûts élevés pour garantir le respect des nouvelles normes et leur intention sera de répercuter ces coûts sur les expéditeurs. Comme toujours sur un marché où les prix sont à la baisse, la clé est de poursuivre les échanges commerciaux et de conserver des relations solides. Une attention constante doit être accordée à la qualité, car une qualité supérieure sera toujours plus attrayante pour les acheteurs.
SCANDINAVIE
Le marché du carton ondulé en Europe du Nord était instable et imprévisible au deuxième trimestre. Le marché asiatique continue de décliner et les ports scandinaves ne semblent présenter aucune opportunité commerciale. Les prix des produits de première transformation ont chuté de 11 %, tandis que les papiers mélangés restaient stables. Au deuxième trimestre, la consommation de papier journal scandinave a diminué de 18 % par rapport à la même période l'an dernier. Les qualités de désencrage ont diminué de 10 %, les qualités sans bois de 15 % et les substituts de pâte de 25 %.
TURQUIE
Au début du trimestre, les usines ont augmenté leurs prix de papiers récupérés de 20 à 25 %, faute de stocks suffisants pour répondre à la demande accrue, mais une baisse de 20 % a été réalisée en juin parallèlement à la chute des prix de vente. Côté entreprises, Mondi Tire a stoppé sa MAP1 et poursuit ses activités uniquement avec la MAP2. Les investissements se poursuivent chez Hamburger à Kütahya et Kipas à Söke, et l'usine de cannelure et de liner d'Albayrak a commencé ses essais et a donc limité ses achats de 1.04 et de 1.05.