Un nouveau service de Pap’Argus à ses abonnés
Suivre les marchés et en tirer le meilleur demande une attention de tous les instants, tant la volatilité augmente. Dans de nombreux secteurs, les contrats à 6 mois déjà ramenés à trois mois s’orientent de plus en plus vers une mensualisation.
C’est pourquoi L’Observatoire des prix de Pap’Argus vous propose désormais tous les lundis des infos qui vont pouvoir vous permettre d’anticiper les marchés, si vous le souhaitez, sans attendre notre parution complète mensuelle. Nous espérons que ce deuxième numéro de notre parution hebdomadaire vous aidera encore plus dans votre prise de décision et optimisera votre fonction achats.
N’hésitez pas à réagir en m’écrivant - Caroline Cauchois c.cauchois@mpmedias.com
Pâtes : Vers le pic historique de 2022 mais…
Les prix de la pâte sont sur le chemin du pic de 2022. Pour rappel, la tonne de NBSK avait atteint en août 2022 les 1520 $, et celle d’eucalyptus, les 1380 $. En ce mois d’avril 2024, l’eucalyptus s’est établi à 1300 $ la tonne, après les 1220 $/t enregistrés en mars. Du côté des pâtes à base de fibres longues, la NBSK, à 1400 $ la tonne en mars, a finalement augmenté de 80 $ la tonne, pour s’établir entre 1450 et 1480 $ en avril. En ligne de mire des producteurs : 80 $/t supplémentaires sur la courte pour les livraisons de mai, ce qui ferait s’établir l’eucalyptus à 1380 $. Pour la longue, ce sont 50 à 70 $/t d’augmentation qui sont également sur la table, la tonne de NBSK atteindrait alors les 1500 ou 1520 $. Bref, les sommets de 2022 !
Mais ce cycle haussier s’inscrit dans un contexte d’amélioration de la demande et d’une offre en provenance d’Europe du Nord impactée par les grèves en Finlande (qui ont pris fin le 18 avril) et par une explosion de gaz qui s'est produite le 21 mars dernier dans l'usine de Kemi (Metsä Fibre) dont la production est à l’arrêt en raison de travaux de réparation estimés à 10 à 12 semaines. Il est à noter cependant que les niveaux de stocks dans les ports européens (transmis par Utipulp) ne sont pas alarmants, et que les stocks des producteurs (fournis par le PPPC) à 40 jours fin février, témoignent d’un niveau d’équilibre du marché. Le cycle haussier pourrait commencer à s’essouffler…
Papiers pour étiquettes : les hausses passent dans l’optimisme
Après un premier trimestre de quasi stabilité tarifaire, le marché des papiers pour étiquettes a enregistré des hausses de prix au 1er avril. A hauteur de de 80 euros/t sur les qualités couchés une face, et de 100 euros/t sur les qualités REH. Outre le paysage géopolitique instable, le marché fait face depuis le début d’année à un environnement inflationniste, notamment au niveau des prix de la pâte qui ont poursuivi leur trajectoire ascendante.
Si le marché retrouve un certain dynamisme, certains se questionnent : « Est-ce seulement une reconstitution des stocks de la part des clients finaux ? » La période est toutefois plutôt à l’optimisme, de nombreux acteurs du secteur estimant que l’activité devrait aller crescendo grâce à l’amélioration de la consommation.
Bon signal : la contraction de la production de la zone euro a ralenti à nouveau en avril
La contraction de l’industrie manufacturière de la zone euro (45,7) s’est poursuivie au début du 2e trimestre. Le Dr. Cyrus de la Rubia, économiste à la Hamburg Commercial Bank, de préciser : « Alors que la reprise de l’économie de la zone euro reste au cœur de toutes les préoccupations, les dernières données PMI confirment que celle-ci a très peu de chance de reposer sur le secteur manufacturier, ce dernier étant resté ancré en contraction au début du deuxième trimestre. En effet, le repli de la production a été d’une ampleur similaire aux mois précédents tandis que la baisse de l’activité achats s’est accélérée par rapport à mars. Il semble en outre que la reconstitution des stocks n’est pas à l’ordre du jour, les fabricants ayant au contraire poursuivi les opérations de déstockage d’intrants et de produits finis. La faiblesse de la demande est par ailleurs flagrante, en témoigne notamment le plus fort recul du volume global des nouvelles commandes enregistré depuis quatre mois. »
A cette image, la conjoncture s’est de nouveau détériorée dans le secteur manufacturier français (45,3) qui a fait face à une contraction de la production et des nouvelles commandes. En Allemagne (42,5), le ralentissement de la production manufacturière s’est quant à elle légèrement atténué sur la période, mais les conditions sous-jacentes de la demande sont restées faibles. (…)
Côté services, selon le Dr. Cyrus de la Rubia, « les dernières données de l’enquête PMI HCOB ont mis en évidence une 3e hausse mensuelle consécutive de l’activité dans le secteur des services de la zone euro (53,3) en avril, marquant la fin de la période de faiblesse prolongée enregistrée tout au long du 2e semestre 2023. »
Le secteur des services français (51,3) a ainsi renoué avec la croissance grâce à l’amélioration de la demande des marchés intérieurs. Du côté de l’Allemagne (53,2), le début du 2e trimestre a été encourageant, l'activité commerciale affichant la plus forte hausse depuis dix mois.
(Source : IHS Markit (faisant désormais partie de S&P Global). Supérieur à 50, l'indice reflète une hausse de l'activité. En dessous de 50 on considère que l’activité régresse.
Retrouvez l’ensemble des indices des directeurs d’achats sur www.pap-argus.com, dans la rubrique Indicateurs)
Publié le 13/05/2024